jeudi 27 mai 2010

La nouvelle virtualité réelle.

La notion de la virtualité semble avoir été introduite en philosophie par Aristote. Le premier, en effet, l'auteur de la Métaphysique a distingué ces deux formes de l'existence : l'être en acte et l'être en puissance. Par exemple, un chêne adulte existe actuellement, en ce sens que tous les caractères qui appartiennent à son espèce sont réalisés, développés et pour ainsi dire épanouis en lui. En revanche, le gland ne contient qu'un chêne en puissance ou en virtualité, un chêne virtuel, c.-à-d. à l'état de projet, de germe, d'ébauche, n'existant pas encore, sans être cependant identique à un pur néant, mais pouvant être, tendant à être....

Au risque de choquer les enthousiastes et les alarmistes, je livre d’emblée mon diagnostic. A
l’inverse de la révolution néolithique (qui vit la domestication des plantes et des animaux) ou de la révolution des Cités (qui vit l’invention de l’écriture), la révolution informatique n’ouvre pas une nouvelle ère de l’humanité. Elle ouvre des "temps nouveaux", comme la découverte de l’imprimerie lors de la Renaissance occidentale. Elle n’apporte pas un nouveau contenu pour les activités humaines
et pour la culture, mais un nouveau médium pour des activités connues...

Ce que nous risquons de perdre demain, si nous nous enfermons dans l’univers réduit à deux sens des multimédias, c’est le goût d’une madeleine trempée dans du café, l’irrégularité d’un pavé sous les pas, place Saint-Anne, l’odeur des églantines, des roses, les efluves parfumées à la croisée d'une jolie dame.

Depuis que nous "chattons" sur le net, vous ne vous sentez plus isolé du monde, et oubliez peu à peu votre solitude. Cela vous fait un bien fou. Vous vous sentez utile, parce que vous écoutez une personne, réconfortez une autre et conseillez une troisième... Vous vous sentez aimé parce que des personnes s'intéressent à vous. Mais attention à ne pas prendre trop à cœur ces relations virtuelles !

Sommes nous en train de perdre nos repères, nos sens...? Avons nous inconsciemment décidé de nous isoler du monde ?Comment expliquer que certains de nous "possèdent" des centaines d'amis facebook, jonglent derrière leur écrans entre Badoo, FB, Twitter...meetic, Msn et autres... ?
Avons nous renoncé à nos sens ? allons nous continuer de nous isoler seul devant nos écrans afin de gagner 10 amis de plus ce soir... ? Cependant, notre force pour survivre dans ce monde virtuel doit être notre pouvoir de discernement, ressentir encore, savoir que derrière ces mots affichés sur votre écran, se cache de temps en temps..des gens biens, humains, sensibles honnêtes... Continuons d'utiliser ces nouvelles technologies en continuant de contrôler nos émotions, restons cordial, notre "chating technology" ne doit rester qu'un outil de facilitation de la communication, au mettre titre que les premiers téléphones sont à Facebook ce que le char à bœuf est à nos voitures modernes.

Quel est ce jeu auquel nous participons ? Jusqu’où restons nous des acteurs en représentation ? Le virtuel reste-t-il une échappatoire au réel ou virtuel et réel sont-ils simplement complémentaires ?

Arrêtons de cacher nos images par des avatars photos, des pseudos... l'ensemble menant indirectement à l'incompréhension et à la non communication, le protectionnisme de nos âmes, alors qu'il devrait en être tout autre. La spécificité des rapports humains sur Internet prend le nom de culture de la virtualité réelle, quel paradoxe quand même !!! virtualité réelle...???

Cependant, au delà de ces réseaux virtuels, pour ceux qui s'en donnerons la peine, qui continuerons de lire dans leur émotions, leur ressentis, il arrive pleinement de partager de joyeux, profonds et vrais moments. Internet de ce point de vue n’est donc qu’une forme parmi d’autre de culture qui ne s’oppose nullement à une supposée réalité des rapports humains. Dans "contact"...existe toujours la notion de rapprochement, de toucher et pourquoi pas de partage. N'oublions pas nos valeurs.

Internet restera bénéfique à moins qu'on en abuse pour tomber dans l'ivresse du bonheur artificiel. Pour ma part, je préfère partager un bonheur bien réel et m'enivrer à deux ou plus devant une bonne bouteille de vin.

Pour conclure, la virtualité est un outil favorisant les bons échanges, le couteau suisse à remplacé le silex, les vocalises des premiers hommes par le langage articulé et subtil, cependant, de tout temps, comme le disais si bien st Exupery, l'essentiel est invisible pour les yeux, il faut savoir regarder avec son cœur..Aussi, pour paraphraser Aristote, la graine, le gland du chêne, est une réalité en puissance, alors j'ose espérer que les graines semées donneront vie et corps à la
réalité..réelle.

Arrrrghtt !!!..Ce petit texte sera posté sur mon FB, mon blog, mon twitter et peut être bien sur bien des boites mails...c'est presque con hein ??? :)

PS : Lecteurs virtuels, le premier de vous pensant que ce petit texte est trop virtuel, aura le
loisir de partager ses points de vue réels devant un café, une bière, même un thé pour certain(es)..A bon entendeur, vos commentaires sont les bienvenus... :-)